Relier la science, la politique et la société pour des systèmes alimentaires durables
Des ateliers au Tchad, au Viet Nam et en Gambie ont lancé les interfaces science-politique-société dans le cadre du Programme de leadership des jeunes (YLP) du Pôle de Coordination des Systèmes Alimentaires des Nations Unies.
Comment combler le fossé entre les décideurs, la science et les communautés les plus touchées par les défis des systèmes alimentaires ? Cette question a guidé les récents ateliers pilotes organisés en 2024 à N'Djamena, au Tchad (25-27 novembre), à Hanoï, au Viêt Nam (3-6 décembre) et à Banjul, en Gambie (18-19 décembre). Ces ateliers ont marqué le lancement des Interfaces Science-Politique-Société (SPSIs) - des plateformes collaboratives dirigées par le Nations Unies Coordination des Systèmes Alimentaires (le Pôle) par le biais du Programme de leadership des jeunes sur les systèmes alimentaires (YLP). Conçues pour transformer des idées novatrices en solutions pratiques, les SPSI rassemblent de jeunes leaders, des chercheurs et des décideurs politiques afin de favoriser une transformation des systèmes alimentaires fondée sur la science et pilotée au niveau local.
L'importance des SPSI
Les SPSI s'attaquent à des problèmes mondiaux urgents, tels que l'insécurité alimentaire et le changement climatique, en reliant la science, les connaissances traditionnelles, l'élaboration des politiques et les besoins de la société. Ces plateformes favorisent la collaboration entre diverses perspectives, créant une compréhension commune des défis et ouvrant de nouvelles voies pour une prise de décision fondée sur des données probantes et inclusive.
Les SPSI représentent la prochaine phase du YLP, soutenu par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement. Le YLP dote les jeunes professionnels des pays à revenu faible et intermédiaire des outils nécessaires pour mener à bien un changement transformateur. Après avoir formé avec succès près de 100 jeunes leaders lors de sa première phase en 2024, le programme s'étend maintenant pour codévelopper des solutions alignées sur les objectifs de développement durable (ODD).
"Le prochain Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires en 2025 servira de moment charnière pour amplifier les progrès que nous avons réalisés ici, et pour démontrer le pouvoir de transformation de la jeunesse et de la pensée systémique pour conduire une prise de décision cohésive dans tous les secteurs," a déclaré Nicole de Paula, responsable technique du Pôle.
Points forts des ateliers
Les ateliers au Tchad, au Viet Nam et en Gambie ont rassemblé des Coordonnateurs nationaux, des jeunes leaders, des chercheurs, des décideurs politiques et des membres de la société civile afin d'élaborer des stratégies de systèmes alimentaires adaptées aux besoins locaux :
Au Tchad, le Coordonnateur National Haroun Moussa, le Professeur Tidjani Abdelsalam, l'ancienne élève du PJJ Kaira Baké et la FAO Tchad ont mené des discussions sur l'élargissement des initiatives menées par les jeunes et l'amélioration de la prise de décision basée sur les connaissances dans les pays fragiles. Les participants ont élaboré conjointement une feuille de route pour le développement des capacités des jeunes et ont commencé à planifier des campagnes nationales pour combler les lacunes en matière de connaissances en vue de l'UNFSS+4. Un groupe de travail a été créé pour suivre les résultats de l'ISPS et l'événement a été couvert par la télévision nationale. Cet événement s'est appuyé sur des concertations inclusives antérieures soutenues par le Danemark par l'intermédiaire du Pôle, soutenant la mise en œuvre de la voie de transformation des systèmes alimentaires nationaux du Tchad.
Au Viet Nam, en collaboration avec le Bureau du scientifique en chef de la FAO, l'atelier a piloté l'orientation 2024 de la FAO sur le renforcement des interfaces nationales science-politique pour les systèmes agroalimentaires. Le Coordonnateur National, Dao The Anh, a facilité les discussions sur la création d'une stratégie basée sur les connaissances, sensible au genre et répondant aux besoins des jeunes pour faire avancer le Feuilles de route nationales du Viet Nam vers l'UNFSS+4. Les participants ont identifié des possibilités d'action coordonnée, d'agroécologie et de collaboration multipartite renforcée.
En Gambie, M. Baboucarr Bouy, ministre de la fonction publique, des réformes administratives, de la coordination et de l'exécution des politiques, a accueilli les participants au nom du ministre de l'agriculture. Le coordinateur résident Karl Frédérick Paul et le représentant de la FAO Moshibudi Rampedi ont également manifesté leur soutien à l'initiative. Musa Juwara, un ancien du PJL, a été nommé à la tête d'un groupe de travail national chargé d'assurer le suivi des résultats de l'atelier. L'ambassadeur allemand Klaus Botzet a réaffirmé l'engagement de l'Allemagne en faveur de l'autonomisation des jeunes et des femmes dans la conduite du changement des systèmes. L'événement a attiré l'attention des médias nationaux, soulignant l'urgence d'une transformation des systèmes alimentaires inclusive et fondée sur la connaissance.
Voir les points forts des ateliers SPSI au Tchad, au Viet Nam et en Gambie, avec les points de vue des participants.
Créer une dynamique pour l'UNFSS+4
Ces ateliers contribuent aux préparatifs du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires +4 (UNFSS+4) en 2025, au cours duquel les pays évalueront les progrès accomplis sur leurs voies de transformation des systèmes alimentaires nationaux. En pilotant des SPSI dans des pays sélectionnés, le PJL vise à soutenir la dynamique politique du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires et à répondre à l'appel à l'action du Secrétaire général des Nations unies pour une transformation accélérée des systèmes alimentaires (FST).
Quelles sont les prochaines étapes ?
Le lancement de la SPSI n'est qu'un début. Au cours de l'année à venir, le PJL poursuivra son partenariat avec les jeunes leaders, les coordinateurs nationaux, les universitaires et les parties prenantes afin de piloter les SPSI dans d'autres pays. Ces projets pilotes serviront de modèle pour la mise en œuvre des Feuilles de route nationales, en développant des stratégies réussies pour obtenir des impacts plus larges en réponse à l'appel mondial à l'action du Secrétaire général des Nations unies.